Atelier « Ma Première Larme »
En lien avec le dernier spectacle créé « La Première Larme », un conte inspiré d’une histoire de Thomas Scotto qui comme son nom l’indique, raconte l’apparition de la première petite goutte d’eau au goût légèrement salé, nous proposons des ateliers théâtre à destination des enfants des écoles ou des accueils de loisirs, afin de les initier aux joies du théâtre et de les inviter à se questionner autour des thèmes du spectacle.
Les ateliers peuvent se dérouler sur une ou plusieurs demi-journées, en amont du spectacle. Ils commencent par des exercices de théâtre permettant aux enfants de prendre conscience de leur corps, leur voix, l’espace théâtral. Ils se poursuivent par des improvisations guidées par les idées des enfants sur le thème des larmes: quand est-ce qu’on pleure? comment? pourquoi? Ces improvisations donnent alors lieu à des scénettes, qui composent un mini-spectacle « Ma première Larme » joué ensuite en guise de prologue à la présentation de « La Première Larme ».
Ateliers au lycée, en classe de philo
« Hélas, quelles drôles de choses vous êtes, mes pensées écrites et peintes !
Il y a peu, vous étiez encore si multicolores, jeunes et malignes, pleines de piquants et d’épices secrètes que vous me faisiez éternuer et rire – et maintenant ? Déjà vous vous êtes dépouillées de votre nouveauté, et quelques unes d’entre vous sont, j’en ai peur, sur le point de se transformer en vérités : elles ont déjà l’air si immortelles,
si désespérément comme il faut, si ennuyeuses ! »
Nietzsche, Par-delà bien et mal, § 296
Dans cet aphorisme, Nietzsche critique l’écriture ; elle noircit ce qui est coloré, elle fixe ce qui est mouvant, elle tue ce qui est vivant, la pensée. Pour Nietzsche en effet, une pensée est quelque chose de vivant, qui a des couleurs, des odeurs, qui peut produire des sons, que l’on peut toucher voire même goûter. Une pensée n’est jamais figée, elle est toujours en mouvement car elle peut sans cesse évoluer, grandir : elle rencontre des obstacles, les franchit, rencontre d’autres idées, et il en résulte de nouvelles pensées ; elle peut même mourir mais d’une mort naturelle, non pas d’un assassinat par l’écriture.
Dans ce cas comment faire pour ne pas tuer la pensée au moment même où on la couche sur le papier ? Autrement dit, comment lui redonner un peu de vie ?
Si Nietzsche va choisir un style d’écriture particulier, proche de la poésie, de notre côté, nous proposons de mettre en scène, sous la forme de saynètes ou de sketchs, les pensées de quelques auteurs du programme…
Si une fleur fraîche nous attire plus qu’une fleur fanée, le but de cet atelier, en travaillant des textes de philosophie sous la forme de scènes de théâtre, est alors non seulement de proposer une façon originale et ludique d’approcher cette discipline parfois si redoutable pour les élèves, mais aussi de leur permettre de s’approprier les idées développées par ces textes, et par conséquent de leur montrer qu’elles peuvent encore nous parler aujourd’hui (puisqu’elles sont désormais vivantes) et qu’elles peuvent même parler de nous et de nos préoccupations contemporaines.
Le déroulement d’un atelier: Chaque séance (2h) est consacrée à un texte, une idée, une pensée que l’on travaille d’abord de manière classique avec les élèves : Que dit l’auteur ? Quelles sont les étapes de son argumentation ? Quel en est l’enjeu ? etc. Puis avec eux nous décidons d’une petite scène de théâtre correspondant au texte, suggéré même souvent par le texte. Nous essayons de lire entre les lignes les didascalies et autres indications scéniques que l’auteur aurait pu nous laisser. En d’autres termes, le texte ne doit pas servir de prétexte à une scène de théâtre mais cette dernière doit elle-même être comprise dans le texte et doit venir, non pas simplement l’illustrer mais encore le compléter, le développer.
Et puisque, comme nous l’avons vu plus haut, l’écriture peut être un obstacle, nous montons la petite scène en travaillant à partir d’improvisations. Des élèves volontaires se répartissent les rôles et tentent la scène proposée, soutenus et guidés par leurs camarades, leur professeur et les intervenants. Des élèves « secrétaires » sont également chargés de prendre des notes afin de pouvoir garder une trace de cette expérience.
Pour donner davantage de sens au projet, tant philosophique qu’artistique, les scènes écrites par les élèves peuvent être intégrées à un spectacle que la compagnie peut venir présenter au lycée ou donner lieu à la création d’un spectacle original.
Quelques exemples à télécharger:
La boîte de nuit, réécriture du Banquet de Platon
Un lycéen dans les différents rôles de sa vie ou la mauvaise foi selon Sartre
Raison et Foi, une dissertation sous la forme d’une pièce de théâtre en 3 actes
Nous avons beaucoup travaillé avec le lycée Xavier Marmier de Pontarlier; l’une des professeurs relate dans son blog quelques unes de nos expériences:
Le blog de Laurence Bouchet et de ses élèves